Bio
Walter Fuentes est né en 1984 à Nantes.
Après des études d'Histoire à l'Université au cours desquelles il se spécialise dans la valorisation du patrimoine bâti et naturel, il travaille dans le domaine des parcs et jardins, puis crée son entreprise de paysage en 2007. Spécialisé en maçonnerie paysagère, il axe son travail sur l'intégration des pierres dans les jardins.
Désirant allier l'univers végétal et l'univers minéral au sein de ses compositions, c'est tout naturellement qu'il se tourne vers le monde de la taille de pierre. Diplômé de la Formation Compagnonnique des Métiers du Bâtiment à Saint Sébastien (44) en 2009, il travaille pour des entreprises de taille de pierre pendant plusieurs années, notamment pour la restauration de monuments historiques, puis décide de s'orienter vers l'artisanat d'art en réalisant des sculptures en pierre naturelle pour le jardin et la maison.
Puisant son inspiration dans la nature et les éléments qui l'entourent, ses voyages et ses rencontres, ou encore le folklore japonais (yokaï), son éclectisme fait de lui un sculpteur atypique, à la singularité surprenante. Convaincu de la puissance de l'imaginaire, il utilise la matière pour exprimer la dimension onirique du réel. S'inscrivant dans la tradition du travail de la pierre, tout en y apportant une touche résolument moderne, il contribue à sa manière à poétiser le monde.
Les pierres, issues du monde souterrain, sont les os blanchis de la terre. Au regard des éons innombrables, de l'immensité impensable du temps, seule la pierre donne une idée de ce qui ne se corrompt point. Ossature du monde, la pierre, suivant dans sa forme les lignes de forces du cosmos en gestation, appartient au chaos des origines.
Nan Shan, « Dresser des pierres, planter des bambous ».
Infatigable artisan de l'espace et du temps, Walter Fuentes réunifie dans son travail les éléments épars de notre environnement. Influencé tant par les plantes tropicales que par le bestiaire fantastique japonais ou la bande dessinée expérimentale, il modélise le monde sans en tirer d'autre loi de portée générale que celle de l'instant, façonnant la matière en une juxtaposition de vides et de pleins qui la rend vivante. Que l'on pense au Bird Dream (vidéo) dont les cellules minérales qui lui tiennent lieu de corps constituent autant de points de mire à travers lesquels le regard se fragmente, nous permettant ainsi de procéder à un réexamen du détail qui participe au tout. Illusionniste de la matière, Walter Fuentes aime aussi à jouer avec la lumière et les ombres qu'elle projette (lanternes), afin de rendre compte de ce qu'est réellement la chose, c'est-à-dire un point de vue, une interprétation qui n'a dexistence que dans l'esprit de celui qui est capable de se la représenter. Walter Fuentes est tout sauf un taxidermiste figé dans la reproduction minutieuse de l'inerte. La dynamique de ses propositions nous fait nous sentir un peu plus en vie.
Constant Le Roux, collectionneur d'art.